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Talmud, Shavuot

Denise Bloch

 Denise Bloch (1915-1945) est, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret français du Special Operations Executive. Elle mène des actions clandestines successivement au sein de plusieurs réseaux : DETECTIVE, DIPLOMAT, WHEELWRIGHT, puis, après une période d’entraînement en Angleterre, CLERGYMAN. Elle est arrêtée en juin 1944, emprisonnée, déportée à Ravensbrück et finalement exécutée par les Allemands.

Sommaire [masquer]
1 Identités
2 Sa famille
3 Biographie
3.1 Clandestinité. Les débuts, à Lyon
3.2 Interruption
3.3 Reprise d'activité à Toulouse et Agen
3.4 En Angleterre
3.5 Mission SOE en France
3.6 Aux mains de l'ennemi
4 Reconnaissance
4.1 Distinctions
4.2 Monuments
5 Annexes
5.1 Notes
5.2 Sources et liens externes
Identités[modifier | modifier le code]
État civil : Denise Madeleine Bloch
Comme agent du SOE, section F :
Nom de guerre (field name) : « Danièle » (à Lyon) ; puis « Catherine » (Sud-Ouest) ; puis « Ambroise » (réseau CLERGYMAN)
Nom de code opérationnel : SECRETARY (en français SECRÉTAIRE)
Nom de code du Plan, pour la centrale radio : CRINOLINE
Faux papiers : Danièle Williams1, Micheline Claude Rabatel
Autre pseudonyme : Line (dans la région de Dourdan)1
Sa famille[modifier | modifier le code]
Origine juive :

Son père : Jacques Henri Bloch.
Sa mère : Suzanne, née Lévi-Strauss.
Ses frères : 3
Biographie[modifier | modifier le code]
19152. Naissance de Denise Bloch en France.

1942.

À Lyon, elle est secrétaire du lieutenant Jean Maxime Aron « Joseph », ancien dirigeant des usines Citroën et chef de la Résistance. Elle est fiancée à Dominique Mendelsohn (fiançailles de convenance, pour qu'il l'aide dans son travail).
La famille de Denise Bloch, qui est juive, est raflée par la Gestapo en France occupée.
Clandestinité. Les débuts, à Lyon[modifier | modifier le code]
Juillet. Elle est recrutée par René Piercy « Adolphe/Étienne ». À son tour, elle recrute son fiancé. Elle travaille d'abord dans le réseau DETECTIVE d'Henri Sevenet « Rodolphe » avec l'opérateur radio Brian Stonehouse « Célestin ». Elle est courrier du réseau ; de plus, elle aide et accompagne Brian Stonehouse, dont le français est insuffisant.
Octobre. Le 24, elle assiste à l'arrestation de Brian Stonehouse dans la rue. Le 26, elle quitte Lyon pour Marseille. Le 31, elle a un rendez-vous à son hôtel pour recevoir des documents secrets de l'agent L'Allemand. Le lendemain, il est arrêté.
Elle se porte volontaire pour emporter les documents à Lyon, à la place d'Aron. Mais Jean Maxime Aron et Henri Sevenet insistent pour l'accompagner, parce qu'elle est une femme seule. Ils ignorent avoir été trahis. À la gare, Aron est arrêté près de la petite entrée3. Henri Sevenet, qui marche juste derrière lui, passe au travers. Denise aussi, car elle a emprunté la sortie principale. Elle retrouve Amédée Gontran.
Interruption[modifier | modifier le code]
Novembre. Le 3, Denise, Henri Sevenet et Amédée Gontran se cachent près de Lyon, dans la maison de Madame Saint-Victor à Saint-Laurent-de-Chamousset. Le 10, elle part se cacher à Villefranche-sur-Mer et interrompt pendant deux mois son activité clandestine.
Reprise d'activité à Toulouse et Agen[modifier | modifier le code]
1943.

Janvier. Elle se déplace à Toulouse. Henri Sevenet la présente à Maurice Dupont du réseau DIPLOMAT, qui doit l'aider à aller en Espagne à partir d'Oloron. Une première tentative échoue en raison de l'abondance de la neige et de la présence de patrouilles ennemies. Ils rentrent à Toulouse. Elle y rencontre George Starr « Hilaire », chef du réseau WHEELWRIGHT, qui la confie à Philippe de Vomécourt, avec qui elle commence à travailler à Agen (Lot-et-Garonne).
En Angleterre[modifier | modifier le code]
Avril. Le 13, deux agents juifs, Maurice Pertschuk « Eugène » et l'opérateur radio Marcus Bloom « Urbain », sont arrêtés. George Starr, se trouvant sans liaison radio avec Londres, décide de l’envoyer à Londres, accompagnée par Maurice Dupont, pour y porter un rapport détaillé. Le 29, ils quittent Agen et entament un voyage de 22 jours pour rejoindre Londres. Premières étapes : Toulouse, Montrejeau.
Mai. Suite du voyage, avec les étapes suivantes : • Cier-de-Luchon (Hôtel des Trois Ormeaux, dont le propriétaire trouve deux passeurs) • traversée des Pyrénées (marche de 17 heures, jusqu'à 3 300 m, avec l'aide des deux passeurs) • samedi à 15 h, arrivée à Bausen, paiement des passeurs (5 000 francs) • attente d'un bus pendant 3 jours ; les carabiniers espagnols lui confisquent tous ses papiers, y compris le rapport de George Starr • Viella • 5 mai, arrivée à Lerida, où elle rencontre le consul britannique de Barcelone, qui l'invite à dîner et qui lui donne ses papiers pour continuer • 8 mai, arrivée à Madrid, où elle reste cinq jours et rencontre quatre aviateurs alliés • 15 mai, arrivée à Gibraltar, où elle reste trois jours • Lisbonne • 21 mai, arrivée à destination à Londres. Dans son rapport verbal au SOE, elle souligne notamment la pénurie d'armes, d'argent, d'émetteurs radio et de fournitures générales (vêtements et nourriture font cruellement défaut à George Starr).
Elle est enrôlée comme Ensign du First Aid Nursing Yeomanry (FANY). Pendant neuf mois, le SOE lui fait suivre l’entraînement complet d’opérateur radio.
Mission SOE en France[modifier | modifier le code]
Définition de la mission. Sous le nom de guerre « Ambroise », elle sera à la fois courrier, codeur et opérateur radio du réseau CLERGYMAN que Robert Benoist « Lionel » doit tenter de relancer dans la région de Nantes. Elle doit aider aux sabotages de pylônes sur la Loire à l'île Héron, aux coupures de voies ferrées et de lignes téléphoniques vers Nantes, qui doivent désorganiser les communications de l'ennemi avant le débarquement. De plus, elle aura autorité pour les questions techniques, les question de transmission ou de sécurité radio. Elle devra coder les messages elle-même (Leo Marks lui a communiqué son "poem code" personnel).
1944.

2/3 mars. Avec Robert Benoist, elle est renvoyée en France. Un Lysander les dépose vers Chartres4.
Ils procèdent à un premier repérage de leurs cibles dans la région de Nantes.
Ils retournent chez Benoist dans la banlieue sud-ouest de Paris. Ils y reprennent contact avec Jean-Pierre Wimille et y retrouvent des armes de CHESTNUT. Benoist met son groupe S.O.E. au service du réseau TURMA VENGEANCE de la résistance de Dourdan (auj. Essonne) en mars. Il installe son équipe dans une petite maison du village voisin de Sermaise, où Denise Bloch officie comme agent radio, chargée des relations avec Londres. Plusieurs parachutages d'armes sont réalisés jusqu'en juin.
Juin. Le 18, Robert Benoist est arrêté à Paris.
Aux mains de l'ennemi[modifier | modifier le code]
Juin (suite). Le lendemain, le 19, elle est arrêtée à son tour à Sermaise, avec l'ensemble du groupe SOE (sauf Jean-Pierre Wimille qui réussit à s'enfuir). Elle sera interrogée et torturée, puis envoyée en Allemagne.
Elle est emprisonnée à Torgau et à Königsberg, où elle souffre de privation, de froid et de malnutrition.
Finalement elle est envoyée au camp de concentration de Ravensbrück.
1945.

À une date comprise entre le 25 janvier et le 5 février, Denise Bloch, âgée de 29 ans, est exécutée par les Allemands, et son corps est jeté dans un four crématoire5.
Reconnaissance[modifier | modifier le code]
Distinctions[modifier | modifier le code]
Grande-Bretagne : King's Commendation for Brave Conduct.
France : Légion d'honneur ; Médaille de la Résistance avec rosette, Croix de Guerre avec Palme.
Monuments[modifier | modifier le code]
Denise Bloch est honorée sur les monuments suivants :

Mémorial de Brookwood, Surrey, Angleterre : panneau 36, colonne 3 ; il y a aussi une plaque séparée qui lui rend hommage, ainsi qu'à Violette Szabo, Lilian Rolfe et Cecily Lefort.
En tant que l’un des 104 agents de la Section F du SOE morts pour la France, Denise Bloch est honorée au Mémorial de Valençay, Indre, France.
Mémorial First Aid Nursing Yeomanry (FANY) de l'église Saint Paul à Londres (Wilton place, Knightsbridge).
Plaque au camp de Ravensbrück.
Annexes[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
↑ a et b Source Bruno Durand, p. 19.
↑ Point à élucider : selon le site Special Forces Roll of Honour, la date de naissance est le 21 janvier 1916.
↑ Les hommes de la Gestapo possèdent sa photographie depuis qu'ils ont fait une descente dans son appartement. Plus tard, Aron parviendra à s'évader et à rentrer en Angleterre le 26 juillet 1944.
↑ Selon Hugh Verity, le terrain est situé à l'E/SE de Chartres, à 1,5 km à l'ouest de Baudreville (Eure-et-Loir)
↑ Lilian Rolfe and Violette Szabo, deux autres femmes du SOE détenues aussi à Ravensbrück, sont exécutées dans la même période. En mai, juste avant la capitulation allemande, l’agent SOE Cecily Lefort est aussi exécutée à Ravensbrück.
Sources et liens externes[modifier | modifier le code]
(en) Biographie de Denise Bloch par Nigel Perrin
Fiche Denise Bloch, avec photographies, sur le site Special Forces Roll of Honour.
Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, ISBN 978-2-84734-329-8. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France.
(en) Jewish virtual library : Daughters of Yael - Two Jewish Heroines of the SOE, par Martin Sugarman, archivist, British Association of Jewish Ex-Servicemen and Women – AJEX - Jewish Military Museum, London.
Bruno Durand, Le groupe du S.O.E. de Robert Benoist, le maquis de Sermaise et la rafle des 19 au 23 juin 1944 de Dourdan à St Sulpice de Favières, 56 pages (p. 9-64), in Bulletin de la Société Historique de Dourdan no 49, juillet 2005.
Maurice Rouneau-Rendier, Quatre ans dans l'ombre :
Édition originale : 1948 ;
Réédition, revue et corrigée, en tant que première partie de Le Réseau Victoire dans le Gers, mémoires du 19 mai 1940 à la Libération, documents rassemblés par Jeanne et Michèle Robert, collection « Témoignages et Récits », Éditions Alan Sutton, 2003, (ISBN 2-84253-837-4). La deuxième partie est le témoignage de sa femme Jeanne Robert, intitulé « Évasion 1943 (passage des Pyrénées) ». L'activité de Denise Bloch est évoquée p. 50.






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